Besson ferme le local de rétention de Cercottes jugé trop cher
Le ministre de l’Immigration Eric Besson
a annoncé vendredi la fermeture de 16 locaux de rétention administrative, dont
celui de Cercottes (Loiret). L’Etat invoque les conditions d’accueil
« indignes » pour justifier cette décision. Après enquête, il
s’agirait surtout de faire des économies.
Eric Besson fait le ménage dans les locaux de rétention.
Destinés à accueillir les sans-papiers en attente de jugement par la cour
administrative, 16 de ces locaux ne rempliraient pas les conditions pour
« accueillir dignement et garantir
le respect des droits » des étrangers en rétention, affirme le
ministère de l’Immigration. Des locaux qui devront donc fermer, parmi lesquels
celui de Cercottes. Martial Savouré-Lejeune, le maire de la commune, conteste lui
l’insalubrité du local : « C’est
un local convenable avec télé, lit et table boulonnés, sécurisés, avec une
chambre propre à l’étage, dans une ancienne gendarmerie ; les conditions
me paraissent convenables ». Alors, que cache la décision du
ministère, si la propreté de ce local de rétention ne pose pas problème ?
« Ces structures coûtent trop
cher », explique le maire de Cercottes, « Il y a trois gardiens mobilisés pour un seul pensionnaire ».
Le local de Cercottes coûte 80 000 euros chaque année, sans compter les
gendarmes mobilisés. « On aime pas
ça », confie un gendarme, « la
préfecture nous bloque des équipes sur place ». Le philanthrope Eric Besson est en fait près
de ses sous. Et il y a de quoi : le budget pour l’accompagnement aux
personnes en rétention a augmenté de 2 millions d’euros cette année par rapport
à 2009. Le petit local de Cercottes devra donc fermer. Pour les sans-papiers
arrêtés dans le Loiret, c’est désormais l’immense centre de rétention de Roissy
qui les attend.